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dimanche 1 mars 2009

Les dernières heures du libéralisme, Christian Chavagneux, Perrin, 2009

Commentaire d'Alternatives Economiques : Voilà un titre de livre qui rend particulièrement joyeux et un peu sceptique. Après avoir enterré le communisme, son dogmatisme et ses sombres heures, jetons aux poubelles de l'histoire des idées le libéralisme économique, lequel fonctionne assez bien d'ailleurs comme le stalinisme le plus épais: "Si ça n'marche pas, c'est qu'il n'y a pas assez de marché, de transparence et autres, remettez-m'en quelques couches, s'il vous plaît."
Le rédacteur en chef adjoint d'Alternatives Economiques montre comment le poisson pourrit par la tête. Plus un économiste digne de ce nom n'ose se réclamer de l'équilibre walrassien automatique, de la "loi" de l'offre et de la demande, de l'équilibre général, bref, du marché autorégulateur et efficace. Quelques supergrands - Hugo Sonnenschein, Joseph Stiglitz - sont là pour jeter des pelletées de terre et, avec eux, un peu plus timidement, Roger Guesnerie, mais on aurait aussi bien pu convoquer George Akerlof ou, bien évidemment, John Nash. Passons sur les contritions de la Banque mondiale. Même le Fonds monétaire international (FMI), le parangon du libéralisme le plus plat, le pompier pyromane, a des doutes. Non, vraiment, "les économistes n'y croient plus", dit Chavagneux.
Mort dans les idées, mort dans les faits. A l'optimisme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et au multilatéralisme béat de Pascal Lamy, succèdent concrètement la multiplicité des accords bilatéraux, l'intervention systématique et, à juste titre, des Etats. L'histoire du commerce international démontre que "l'ouverture" n'est pas toujours, rarement même, la bonne solution. Qui ne voit que la libéralisation de la circulation des capitaux a créé une poudrière? Qui peut croire à l'efficience des marchés de capitaux? Tout cela est bien raconté, bien enlevé, très informé, à la manière d'Alter Eco, et on arrive heureux à la conclusion: "Pourquoi le libéralisme économique échoue-t-il toujours?"
On ferme satisfait le livre, les Boudon et les Marseille gisent dans la poussière et une grande angoisse nous saisit… Mais puisqu'elle est reniée par les économistes mêmes, puisque les faits la controuvent, pourquoi l'idée économico-libérale -"c'est la mondialisation, mon gars! Qu'est-ce que tu peux contre elle? Si tu taxes Total, Total s'en va! Si tu augmentes le Smic à 1 500 euros, tu crées du chômage!" - continue-t-elle de planer au-dessus de nous comme un spectre, une menace, un terrible fantôme qui, avec sa fantasmatique épée, nous oblige à nous comporter en compétiteurs et en gagneurs, sous peine de mort? Le ricanement du mort a plus d'impact que ce que fut son jargon. Ici et là, Christian Chavagneux répond à ce paradoxe. Lisez pour comprendre.

Autre commentaire d'Alternatives Economiques : Prémonitoire, il n'y a pas d'autre terme! La première édition de ce livre date en effet de 2007 et l'auteur y montrait que partout, et notamment dans l'économie mondiale, se fissuraient les éléments de l'ordre marchand, qui voudrait faire de la concurrence généralisée et du marché des substituts bien meilleurs et bien plus efficaces que les règles collectives ou les contraintes étatiques. Même les économistes commencent à ne plus trop y croire, et les institutions internationales (Fonds monétaire international et Banque mondiale) commencent à craindre que l'on ait mis en place une mécanique infernale qu'il serait temps de contrôler.
A l'époque, on avait un peu ricané dans certaines rédactions: forcément, le rédacteur en chef adjoint d'Alter Eco prenait ses désirs pour des réalités, victime de l'idéologie supposée de son journal. Or, en même temps, commençait la crise des subprime, qui a pris la dimension que l'on sait. Cette réédition en poche, revue et augmentée, permettra à tous ceux qui avaient ignoré ce livre de rattraper leur erreur. Il est précédé d'un intéressant prologue, dans lequel notre auteur, loin de tout triomphalisme, explique comment ce libéralisme destructeur est né, à la fois intellectuellement, avec un Hayek reprenant le flambeau de Spencer, et pratiquement, avec une Banque d'Angleterre libéralisant la finance. Instructif.