Préambule


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Ce modeste blog n'a d'autre ambition que de nourrir notre réflexion sur les changements que nous allons devoir apporter à notre modèle économique et social afin de garantir notre bien-être collectif et celui des générations à venir. Pour en savoir davantage, rendez-vous à la rubrique "Pourquoi ce blog ?". Enfin, pour vous permettre d'aller à l'essentiel, je vous invite à consulter la rubrique "Bien utiliser ce blog".

mercredi 22 juin 2011

Tim Jackson

- Son livre : Prospérité sans croissance, Tim Jackson, De Boeck, 2010

- Une interview dans TerraEco et sur le site de Rue89
 

Colloque "Vers quelle prospérité ?"- Tim Jackson par fondationnaturehomme

Serge Latouche

En 8 minutes : Qu'est-ce que vraiment que la "décroissance" ?


Qu'est ce que la décroissance? par Sinelefilm

 La suite (9 minutes)

Vers une sobriété volontaire... par Sinelefilm

mardi 14 juin 2011

Changer le monde, Jean-Marc Jancovici, Calmann-Lévy, 2011

Voici le nouvel opus de Jean-Marc Jancovici. Toujours aussi convaincant à mon sens lorsqu'il s'agit d'analyser notre dépendance à l'énergie (gratuite) et beaucoup plus polémique lorsqu'il défend l'énergie nucléaire comme la seule alternative possible aux énergies fossiles. A lire de toute urgence après "C'est maintenant, Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean, Seuil, 2009".

Pour aller à l'essentiel, vous pouvez aller écouter cette émission de France Inter [format Mp3] dans laquelle il est interviewé par Denis Cheissoux [à partir de 9 minutes 50] : France Inter - CO2 mon amour - 23/05/11.


Voici également une lecture critique proposée sur le blog "Economie durable" :

L’énergie.

Ceux qui connaissent les autres ouvrages de l’auteur retrouveront sa très juste et très convaincante démonstration sur l’énergie. Les énergies fossiles offrent une puissance incomparablement supérieure aux forces humaines. Elles ont permis à l’homme de se doter d’un pouvoir sur la nature et plus prosaïquement d’un pouvoir d’achat et d’un confort absolument inimaginables pour un humain d’il y a deux siècles. Ces énergies sont à la base de notre système économique, elles ne coûtent rien (si si !) et … elles vont bientôt s’épuiser sans plus d’égard pour notre PIB que pour l’équilibre de nos sociétés. Nous, peuples et leurs dirigeants, restons globalement aveugles face à cette épée de Damoclès qui tombera pourtant au cours de ce siècle.

A l’occasion Jean-Marc Jancovici règle leur compte à deux énergies renouvelables qui ont pourtant la cote auprès des écologistes de tout poil : l’éolien et le solaire photovoltaïque.

Malgré sa forte croissance l’éolien reste globalement tout à fait marginal. Même s’il devait prendre quelque importance dans tel ou tel pays, l’éolien nécessiterait, compte tenu de l’intermittence du vent et de la difficulté à stocker le courant la construction de nombreuses centrales à énergie fossiles (les seules susceptibles d’être mobilisables très rapidement) pour faire face aux périodes de calme plat.

Quant aux panneaux solaire photovoltaïques, ils présentent l’inconvénient rédhibitoire de nécessiter pour leur construction une quantité d’énergie proche de celle qu’ils sont susceptibles de restituer au cours de leur vie. Si, de plus, comme c’est majoritairement le cas aujourd’hui, ces panneaux sont fabriqués dans des pays où l’énergie est principalement d’origine fossile, le bilan en terme d’émission de CO2 est négatif par rapport à une production d’énergie qui serait directement tirée de la combustion de ces mêmes énergies fossiles. Cela ne vaut pas le coup ! Ajoutons pour faire bonne mesure que le photovoltaïque présente le même inconvénient que l’éolien en matière d’intermittence de la production et réclame donc les mêmes surcapacités productives (si l’on veut pouvoir produire x en moyenne, il faut avoir des capacités de production très supérieures à x) et nécessite logiquement les mêmes installations de stockage du courant (des barrages hydrauliques avec des pompes pour remonter l'eau en période de surproduction constituent la solution la plus évidente et la plus utilisée aujourd’hui). Le soleil n’est donc pas plus rose que le vent et plus généralement la physique ne connaît pas de miracle.

La crise économique.

Sinon tout à fait nouvelle dans le discours de J-M Jancovici, du moins plus fortement réaffirmée, cette analyse que je crois très juste qui situe l’origine de notre crise économique non point dans les dysfonctionnements du système bancaire (ce n’est que la surface ou la conséquence des choses) mais bien dans la crise de l’énergie : raréfaction, renchérissement et menace de manque. Si l’on place la disponibilité d’une énergie facile et bon marché au cœur de notre système économique, toute menace sur ce cœur est en effet une menace pour l’ensemble du corps économique. Plus profondément cette crise de l’énergie apparaît comme une confrontation des sociétés humaines aux limites de la planète. Tant que ne sera pas entré dans les esprits cette idée forte que la planète est physiquement finie (et ajouterais-je, à titre personnel, petite quand elle porte 7 milliards d’hommes) notre regard sur les solutions possibles portera probablement dans la mauvaise direction. Rappelons-nous ce titre d’un livre d’Albert Jacquard : Voici venu le temps du monde fini.

Le carbone et les négociations internationales

L’auteur consacre de nombreuses pages aux difficultés que posent les tentatives de « décarbonisation » de nos économies. Il ne cache pas toutes les embûches que tend une simple tentative de comptabilisation honnête des émissions. Ses propos sont illustrés par le récit des problèmes rencontrés avec le projet de Taxe Carbone ou lors des négociations internationales et en particulier lors des discussions des très controversés accords de Copenhague en 2009.

Comme dans son ouvrage précédent, Jean-Marc Jancovici termine par quelques pistes de bon sens que l’on ne peut qu’approuver même si l’on en mesure parfois le caractère impopulaire : Voyez le mécontentement que provoque la moindre hausse des carburants, hausse que pourtant nous n’éviterons pas et que nous serions mieux avisés d’anticiper que de subir. Seul, peut-être, son appel aux primes à la casse pour les voitures me semble discutable tant la faiblesse du différentiel de consommation entre anciens et nouveaux véhicules ne me paraît pas justifier la construction accélérée de nouvelles automobiles. De façon générale faire durer des objets même un peu moins efficients constitue à mes yeux une composante essentielle d’une organisation économique durable.

Jean-Marc Jancovici ne se contente pas d’être un des meilleurs experts des problèmes de l’énergie, il est aussi un économiste compétent qui analyse avec justesse les mécanismes de la production et des échanges dans leur ensemble et sait distinguer les problèmes de fond (le caractère fini de la planète) des problèmes de surface (les mécanismes financiers à qui, pour se rassurer peut-être, beaucoup de nos contemporains aiment attribuer la cause de nos malheurs).

Reste cependant pour ma part un point de désaccord, (malgré la citation qui suit) :  la quasi-absence de la problématique démographique. Ce silence est étrange car Jean-Marc Jancovici aime à baser ses raisonnements sur la connaissance et la prise en compte des ordres de grandeur (c’est ainsi par exemple, nous l’avons vu, que se trouve en partie condamnée à ses yeux l’énergie l’éolienne). Or il y à là un facteur qui, en terme d’ordre de grandeur, est absolument déterminant. Quoi que nous fassions, si la population continue de croître ou même se maintien durablement à son niveau actuel, nous allons à l’échec (d’autant que beaucoup d’hommes consomment peu dans le monde et qu’il sera difficile de leur demander de faire des économies). Bien entendu M. Jancovici n’ignore pas la question mais ne la considère pas comme une variable sur laquelle on pourrait agir et ne l’intègre pas dans ses écrits (quoi qu’il en ait parlé en conférence). C’est là ma seule divergence sérieuse.

Citation

Terminons par une citation qui résume bien l’analyse générale de l’auteur sur notre avenir énergétique et économique :

«Avec quelques milliards d’humains sur Terre, la décroissance du prix réel de l’énergie qui a marqué la civilisation industrielle depuis ses origines va probablement céder le pas à une croissance structurelle de ce prix, prenant par la même en défaut tous les réflexes économiques que nous avons acquis en un siècle et demi».